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Volontariat en Afrique du Sud

 

 

Pour ce voyage-ci, j'ai décidé de faire les choses différemment. Passionnée d'animaux depuis toute petite, cela faisait des années que je rêvais de faire du volontariat au contact d'animaux sauvages. Mais trouver un programme de ce genre est assez difficile : ils sont souvent très chers et peu respectueux du bien être et de la sauvegarde des espèces. Après plusieurs recherches, je sélectionne trois programmes qui me paraissent correspondre à ce que je cherche : Wildlife Friends Foundation Thaïland, qui s'occupe d'éléphants et d'autres espèces asiatiques en Thaïlande (non, pas possible !?) ; Inti Wara Yassi, axé sur les grands félins d'Amérique du Sud en Bolivie et enfin LEO Africa, en Afrique du Sud, qui est un programme de recherche sur les lions et les rhinocéros.

LEO Africa est un programme de recherche cherchant à sensibiliser la population sur  les problèmes de la conservation des espèces en mettant l'accent sur l'observation et le traçage des lions, le monitoring de rhinocéros noirs, qui sont en voie de disparition, et l'observation de la faune sauvage en général dans une réserve privée : la Selati Game Reserve, fermée au tourisme "normal". Seuls les volontaires, les propriétaires terriens de la réserve et le staff sont admis au sein de cette enceinte de plus de 30000ha.

Je ne peux pas vous faire un récit jour pour jour de mon séjour chez LEO, cela serait beaucoup trop long et deviendrais ennuyeux. Mais voici en gros, comment s’est passé mon séjour, comment j’occupais mes journées, ce que j'ai aimé. Je ne vous parlerais pas du programme de conservation des rhinocéros (blancs et noirs). En effet, il y a une recrudescence du braconnage en Afrique du Sud, touchant particulièrement les rhinocéros (à priori les éléphants sont beaucoup plus touchés au Kenya ou en Tanzanie) et avec toutes les données pouvant transiter via internet, je me suis engagée à ne diffuser aucune photo, vidéo ou information pouvant être mal utilisées. Sachez seulement que les rhinocéros sont des animaux magnifiques, et voir leur population se faire massacrer et décroitre est une vraie catastrophe. C’était la minute « Sauvons le Planète » ^^.

La base de LEO est au centre de la Selati Game Reserve. Le campement est très basique : dortoirs de 10-15 lits, une petite salle commune, une grande cuisine, une terrasse et un braï (barbecue sud-africain) et une petite piscine. Les guides sont logés sur place dans des petits bungalows. J'ai eu la surprise de découvrir qu'il y avait le wifi ! Concernant l'électricité, la lumière ne fonctionne que de 5h à 22h et les prises électriques, de 8h à 17h. Il m'a fallu quelques jours avant de réussir à optimiser recharge de téléphone et d'appareil photos.

La base étant en pleine réserve, sans grillage, palissade ou autre, nous n’avons pas le droit de nous balader dans les alentours (dommage !). Trop de prédateurs !

Après une matinée dédiée à la présentation du camp de base et au fonctionnement de LEO, départ en 4x4 avec François, notre guide de l'après-midi à la recherche des lions. On a vu quelques girafes mais il est un peu difficile de prendre de belles photos : la végétation est très dense. On voit que la réserve n’est pas du tout aménagée pour des touristes. Un vrai jeu de cache-cache au milieu des arbres.

J’observe zèbres, différents types de gazelles, notamment beaucoup d’impalas. Sur la route, on fait une petite pause pour ramasser du bois. Pas de petites brindilles, non ! Des troncs, d’énormes branches ! Il en faut beaucoup, c’est le seul moyen de nous alimenter en eau chaude.

Pour trouver les lions on utilise le "telemetry", sorte d'antenne qui capte le signal des colliers émetteurs que portent les lions (ou d’autres espèces comme les éléphants ou les léopards). On a suivi leurs traces tout l'apres midi, sans succès. Dans ce cas-là, on note la position gps en précisant qu’il n’y a pas eu de visuel ou le guide part faire un repérage à pieds (en espérant ne pas se faire manger, les volontaires n’ont pas le droit de descende du pick-up). Pour ce premier jour, aucun visuel sur les lions mais une nuit magnifique et une pluie d’étoiles filantes !

Le retour au camp s’est fait de nuit, ce qui nous a permis de voir une civette, à mi-chemin entre le chat et l’hermine. J’ai aussi fait la connaissance rapide de la matriarche des éléphants : Elsa. Nous n’avons pas pu nous attarder, c’est un éléphant très agressif, particulièrement de nuit.

Mais le clou de la soirée a été la maman leopard qui nous a coupé la route, bientôt suivie de ses deux jeunes léopards. Il semblerait que je sois chanceuse, certains restent des mois sans jamais croiser de léopard.

Une première journée forte en émotions. Le lendemain réveil à 5h00 pour un départ à 5h30. Tous les jours ressembleront plus ou moins à ça : lever très tôt, une première sortie en brousse, retour pour le midi, puis 2ème « game drive » et retour vers 21h avec diner et coucher tôt.

A chaque sortie on croise de nombreuses girafes : je les adore, elles st très calmes et nous regardent passer, sans bouger ; il y a également beaucoup de kudus et d’impalas. Quand on n’est pas de corvée de bois, on répare les routes à coup de pelles et de pioches, ou alors on dégage les chemins : les éléphants adorent déraciner les arbres et les laisser en plein milieu du passage.

 

Lorsque Koos est présent, le directeur de LEO, on a le droit de descendre du pick-up et de marcher en brousse avec lui. C’est le seul à pouvoir nous emmener à pieds car le seul armé. Se promener dans une végétation dense en se disant que ‘on peut tomber à tout moment sur un lion ou un léopard est assez excitant… Mais Koos connaît le bush comme sa poche et il arrive systématiquement à nous trouver les lions tout en nous gardant éloigné d’eux pour éviter tout danger.

Ma première vraie rencontre avec les lions a eu lieu de nuit. On était à leur recherche sans pouvoir les repérer quand tout à coup au détour d'un virage... une lionne. Elle n'a pas eu l'air d'être gênée par notre présence elle a continué son chemin. Après un petit détour jusqu'à une clairière, on est retombée sur cette lionne : Selati, elle était juste au pied de la voiture. Et elle a très vite était rejointe par Mhburri, le male du groupe et une autre lionne, Mica. Magique. Ils étaient si proches ! 

Certains jours, on peut partir en quad à la place du pick-up mais il n’y a la place que pour une seule personne et l’on part pour la journée complète. L’expérience est différente. J’avais l’impression d’être plus proche de la nature, d’avoir plus de temps pour observer les animaux. En plus, en étant seule avec le guide, il est plus facile de discuter et de poser des questions.

Lors d’une de ces randonnées quad, je me suis retrouvée face à une quarantaine d’éléphants qui traversaient la route. Ils sont immenses, surtout lorsqu’on est au ras du sol comme là sur le quad. Certains on fait semblants de nous charger…Vive la décharge d’adrénaline. Et les voir déraciner des arbres avec leur trompe et vraiment impressionnant. Ils ont une force !!

Voilà comment s’organise la vie dans la réserve : game drive, journée en quad, repas en commun…de temps en temps une sortie dans un lodge voisin ou au resto le samedi soir. La nature, les paysages et les couchers de soleil sont magnifiques !

Mais chaque jour est différent et apporte son lot d’inconnues : mise en œuvre de moyens anti-braconnage, feu de brousse, découverte d’une carcasse (il faut retrouver le prédateur, reconnaître l’espèce, déterminer la date de la mort), élimination de plantes aliens, inondations dues aux pluies ou pneu crevé en plein game drive. A aucun moment je ne me suis ennuyée, j’ai appris de multiples choses sur les animaux sauvages, leur mode de vie, leur environnement

Vivre ce genre d’expérience est vraiment unique (et épuisant, je n’ai jamais été aussi fatiguée de ma vie !). Chaque journée est intense, riche en émotions, chacun est passionné par ce qu’il fait et cela crée de véritables liens entre les volontaires. Je ne peux que vous encourager à vivre la même chose.

Pour plus de renseignement sur ce programme de volontariat, je vous invite à consulter leur site internet ici. Attention cependant, il est vraiment important de parler anglais. Personnellement je n’ai pas parlé un seul mot de français là-bas, et il faut pouvoir comprendre les ordres de sécurité à la minute où ils sont donnés.

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